Interview Mariame Diaby Touré, Directrice Générale Orange Money

Orange Côte d'ivoire

Mariame Diaby Touré, Directrice Générale Orange Money Côte d’Ivoire : « Aujourd’hui, un compte Orange Money donne accès à une diversité de services financiers »

 

Le mobile money est un élément essentiel de la dématérialisation des services financiers. Dans cet entretien, Mariame Diaby Touré, Directrice générale Orange Money Côte d’Ivoire, décrit un paysage du paiement mobile en plein essor.

Interview.

Dites-nous en quelques mots à quoi fait-on référence quand on parle de mobile banking ?

 

Le mobile banking correspond à l’ensemble des services bancaires qui sont accessibles via un téléphone mobile.

Toutefois, le mobile money, lui, est une notion plus large qui englobe le transfert et la réception d’argent, ainsi que le paiement, au seul moyen du téléphone portable.

Le mobile money est un véritable outil d’inclusion financière, car il permet à tout le monde, même aux personnes non bancarisées à la base, d’accéder à ces services financiers et à d’autres tels que le crédit, l’épargne et l’assurance.

 

Peut-on parler d’une révolution des services financiers en Côte d’Ivoire ?

Grâce au mobile money, le taux d’inclusion financière est passé à 79,1% en 2020, contre un taux de bancarisation strict de 20,5%. Ce qui signifie simplement que sur 100 personnes vivant en Côte d’Ivoire, 79 détiennent un compte de mobile money alors que seulement 21 possèdent un compte bancaire.

Le mobile money a révolutionné les habitudes des Ivoiriens. Il a permis de dématérialiser et de faciliter des transactions qui se faisaient auparavant en cash, avec les risques de sécurité ainsi que les contraintes de déplacement existants, surtout dans les zones enclavées.

Transfert, paiement de facture, achats en ligne ou en boutique… le nombre de services accessibles via mobile money est large.

Pour les entreprises et organisations publiques, ce moyen de paiement est également une réelle avancée en termes de simplification, de digitalisation et de traçabilité dans la collecte de leurs ressources.

 

Concrètement, comment vos solutions élargissent-elles la portée des services financiers pour les usagers de la téléphonie mobile, et particulièrement pour les populations non bancarisées ?

Aujourd’hui, un compte Orange Money donne accès à une diversité de services financiers et de possibilités pour nos clients.

Au-delà des services de base que sont le retrait, le dépôt d’argent et le transfert, que nous rendons accessibles partout en Côte d’Ivoire, grâce à notre réseau d’agents de plus de 40.000 points de vente, nos clients ont la capacité à transférer de l’argent dans plusieurs pays de l’UEMOA ou à recevoir de l’argent de pays voisins et même de pays tels que la France, les Etats-Unis, le Canada.

En partenariat avec la banque Orange Bank, nos clients ont également accès au crédit et à une épargne rémunérée, et peuvent y souscrire de façon complètement digitale et à toute heure.

Notre carte prépayée, en partenariat avec Orange Bank, donne la possibilité aux clients d’avoir un moyen de paiement additionnel rechargeable via son compte OM en toute flexibilité et lui permet d’effectuer des paiements à l’international ou sur des sites de e-commerce.

Enfin, Orange Money est un moyen de paiement sûr pour tous nos clients, au sein d’un réseau étendu de marchands (petits commerces, hôtel, grandes surfaces, maquis, etc.), et nous avons innové en lançant le paiement par QR Code en septembre 2021.

Depuis le 26 avril 2022, nous avons ouvert ce large champ d’opportunités à l’ensemble des Ivoiriens, quelle que soit le réseau de téléphonie mobile qu’ils utilisent.

 

Pour prendre conscience du phénomène que cela va engendrer, le secteur de l’argent mobile a affiché en 2021 un record mondial de 1000 milliards USD, selon le 10e rapport annuel de la GSMA. Quelle est la contribution de l’Afrique et quelles sont les perspectives pour le continent ?

La part de l’Afrique subsaharienne dans cette performance serait de 697 milliards $ de transactions réalisées en 2021 soit une croissance annuelle de 40% et supérieure à la croissance mondiale qui elle, représente 31%.

Ces chiffres traduisent le dynamisme et le poids de la région dans le développement du mobile money à l’échelle mondiale.

Dans un tel contexte, les perspectives pour le continent africain sont très bonnes dans la mesure où la simplification des parcours clients, l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des services, ainsi que leur diversification, soutiennent un bon niveau de progression du nombre de comptes (+17%) et d’usage (+23%).

De plus, les relais de croissance tels que le paiement marchand et le paiement en masse, sont en plein essor, grâce aux efforts des opérateurs notamment pour faciliter l’adoption de ces usages vis-à-vis des entreprises pour l’acceptation (TPE/PME notamment) et des ONG, organismes publics et grandes entreprises pour le paiement en masse.

 

Comment la Côte d’Ivoire peut-elle parvenir à améliorer l’écosystème de la finance digitale et quelles sont vos perspectives de croissance d’ici les 5 prochaines années ?

Notre ambition pour les 5 prochaines années est d’être un opérateur de référence du paiement mobile, intégrant une gamme étendue de produits et de services de mobile finance.

En 14 ans, nous avons réussi le pari du développement des services de base du mobile money (dépôt, retrait, transfert) et de leur adoption par une grande majorité de la population. Nous irons encore plus loin en développant les services avancés de type paiement et service financiers (crédit/épargne/assurance) pour inscrire définitivement le mobile money comme le moyen de paiement de référence utilisé par tous les Ivoiriens, et contribuer toujours plus à l’inclusion financière.

Pour ce faire, nous posons dès à présent les jalons pour atteindre ces objectifs, grâce aux innovations lancées (paiement par QR Code, ouverture de compte OM pour tous les réseaux télécoms) et aux efforts de vulgarisation de nos services et d’amélioration de l’expérience client.

 

                                                                                                                                    Par Anselme AKEKO

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