A l’ère de la transition numérique, les datacenters alimentent des inquiétudes d’ordre environnemental en raison de la consommation énergétique élevée et des émissions de gaz à effet de serre.
En termes de consommation, les centres de données représentent 2℅ des émissions mondiales de gaz à effet de serre et environ 4℅ de la consommation mondiale d’électricité, rapporte Eavy Virt, une entreprise informatique spécialisée des serveurs physiques et virtuels. L’étude annuelle sur l'électricité de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ajoute que ces immenses entrepôts de données ont consommé 460 TWh en 2022, un chiffre qui devrait croitre dans les années à venir. En Afrique également, cette consommation est en forte augmentation. Waveston, le cabinet français de conseil digital, parle de « centres de données qui peuvent nécessiter entre 30 MW et plus de 100 MW d’énergie, équivalente à la consommation d’une petite ville ». C’est dire l’importance des défis écologiques que l'évolution des technologies de l'information et de la communication pose à la planète.
L’IA générative, la blockchain et les cryptomonnaies
Dans son rapport intitulé "Deep Dive into The Environmental Impact of Data Center", GlobalData met en avant les enjeux environnementaux liés à la consommation d'énergie et d’eau des centres de données, ainsi que les solutions innovantes qui pourraient transformer cette réalité. « La température élevée des centres de données est actuellement un problème critique », souligne Martina Raveni, analyste au sein de l'équipe stratégique de GlobalData.
Selon le rapport, l’IA générative, la blockchain et les crypto-monnaies, entre autres technologies innovantes, ont entraîné une explosion de la demande en ressources de traitement et de stockage de données. Conséquence : d'ici 2026, la consommation mondiale d’électricité des centres de données devrait doubler, atteignant 1 000 TWh par an, soit l’équivalent de la consommation d’un pays comme l’Allemagne, précise le rapport. Et si cette demande continue de croître à ce rythme, l'empreinte carbone des datacenters pourrait constituer un frein significatif à l'adoption durable des technologies numériques. « L’avenir des centres de données dépend de notre capacité à innover et à nous adapter aux défis environnementaux urgents qu’ils posent », préviennent les analystes de GlobalData.
Protéger les ressources limitées
Face aux inquiétudes, GlobalData alerte sur la nécessite d’adopter des alternatives pour « équilibrer la demande croissante de traitement des données avec notre responsabilité de protéger les ressources limitées ». Il s’agit, par exemple, de recourir aux technologies de refroidissement, d’utiliser des énergies renouvelables, ou de déployer des centres de données dans des climats froids. « La transition vers des solutions plus efficaces et plus respectueuses de l’environnement améliorera non seulement la résilience opérationnelle, mais ouvrira également la voie à une infrastructure numérique plus durable », explique l’opérateur de datacenter.
Il convient de souligner que plusieurs entreprises ont investi dans des technologies de refroidissement pour leurs centres de données. C’est le cas par exemple de Microsoft qui a vu sa consommation d’eau augmenter de plus de 33℅ entre 2021 et 2022. Autre exemple : Amazon Web Services (AWS) a également mis en place des systèmes de refroidissement par air avec des capteurs en temps réel pour ajuster les systèmes en fonction des variations climatiques et liquide pour une dissipation thermique plus efficace. En 2022, 90% de l'électricité consommée par AWS provenait de sources renouvelables. Certaines entreprises ont également amorcé le déploiement de centres de données dans les climats froids. Meta
En Suède, avec une approche d’utilisation d’air et d’eau froide pour le refroidissement, Microsoft en Scandinavie, et Google en Finlande.
Enock BULONZA