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Cloud en Côte d’Ivoire : un secteur en pleine effervescence

Orange Côte d'ivoire

La Côte d’Ivoire s’impose aujourd’hui comme l’un des marchés les plus dynamiques du cloud en Afrique de l’Ouest. Cette ascension fulgurante résulte d’une volonté politique affirmée, plaçant le numérique au cœur de la transformation économique nationale. La Stratégie nationale de développement du numérique, dotée d’une enveloppe de 2 000 milliards FCFA pour la période 2021-2025, incarne le socle de cette ambition.

Selon la Banque mondiale, le secteur numérique contribuait déjà à hauteur de 3 % du PIB en 2021 (1 139 milliards FCFA) et pourrait générer 5,5 milliards de dollars d’ici 2025, pour atteindre près de 20 milliards de dollars à l’horizon 2050 (rapport “Digital Economy Diagnostic Côte d’Ivoire”, publié en juin 2022 et actualisé en 2025).

L’année 2024 a marqué un tournant avec 250 milliards FCFA investis dans le secteur numérique, ayant permis la création de 2 965 emplois directs, d’après l’Agence Ecofin (juillet 2025).

 

Une capacité data center en expansion rapide

 

Parmi les installations majeures :

  • Le data center Orange de Grand Bassam (10 à 12 MW, certification Tier 3, source : Orange Business Côte d’Ivoire).
  • Raxio CIV1 à Marcory (3 MW, 800 racks, source : Raxio Group).
  • Le Data Center National à Abidjan (1 MW, 800 racks, ministère de la Transition numérique).
  • MainOne MDXi à Abidjan (3 à 4 MW, source : MainOne).
  • ST Digital au VITIB de Grand Bassam (1,5 MW, sources officielles).

Au total, la Côte d’Ivoire représente près de 3 % de la capacité totale des data centers africains, soit 823 MW en service ou en construction au T3 2025 (Baxtel).

 

Une demande en plein essor, portée par la transformation des entreprises

 

Le marché africain du cloud affiche une croissance annuelle comprise entre 25 et 30 % sur la période 2023-2028 (Xalam Analytics, juillet 2023). La Côte d’Ivoire s’inscrit dans cette dynamique, avec une progression estimée entre 15 et 25 % selon les segments analysés (“How We Made It In Africa”, août 2023).

Trois leviers structurent cette croissance :

  1. La prédominance du cloud hybride et du multi-cloud, répondant aux exigences de souveraineté et d’hébergement local imposées par l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire.
  2. Le Software as a Service (SaaS), qui capte plus de 53 % des revenus du cloud africain (Gartner).
  3. L’Infrastructure as a Service (IaaS), dont la croissance dépasse 22 % entre 2024 et 2025 (Mordor Intelligence, juillet 2025). Les PME ivoiriennes accélèrent leur adoption du cloud, avec une croissance annuelle supérieure à 21 % (Mordor Intelligence).

 

Des usages numériques en pleine démocratisation

 

L’essor du cloud est également porté par l’amélioration constante des conditions d’accès au numérique. À mi-2025, la Côte d’Ivoire compte 36,9 millions d’abonnements Internet, soit un taux de pénétration de 116 %. Le pays recense par ailleurs 60,5 millions d’abonnés mobiles (+9,4 % sur un an, ARTCI). Le marché du e-commerce atteint 756 millions de dollars en 2025, avec une croissance annuelle attendue de plus de 7 % (Statista).

Les usages professionnels se diversifient : LinkedIn recense 1,6 million d’utilisateurs ivoiriens (DataReportal), révélant une intégration croissante du numérique dans l’écosystème des entreprises.

 

Vers un hub régional du cloud en Afrique de l’Ouest

 

La trajectoire du cloud ivoirien entre dans une phase d’accélération structurelle, portée par trois piliers : une capacité data center en forte croissance, une politique publique volontariste et une demande soutenue, émanant des secteurs financiers, agricoles, industriels et administratifs.

Cette synergie positionne la Côte d’Ivoire comme un centre névralgique du cloud en Afrique de l’Ouest. Les perspectives sont prometteuses : émergence du edge computing, montée en puissance du cloud souverain, densification des plateformes d’intelligence artificielle, et élargissement du marché avec la Zone de libre-échange continentale africaine.

Consolider l’écosystème cloud national pourrait faire de la Côte d’Ivoire un pôle régional de référence d’ici 2030, capable d’attirer des leaders mondiaux tout en stimulant l’essor de champions locaux.